La réduction des GES provenant des installations septiques

Les GES provenant des installations septiques 

Une installation septique est une station d’épuration autonome à petite échelle et comme les grandes stations municipales elles génèrent des résidus qui s’accumulent lentement à chaque jour.  On parle ici principalement des boues d’épuration. 

Les boues primaires sont les résidus solides provenant directement des bâtiments tels que : le papier, les résidus de nourriture, les huiles, les graisses et autres solides grossiers.  Ces boues s’accumulent dans les fosses septiques, fosses de rétention ou autre type de traitement primaire et doivent périodiquement être soutirés pour éviter les refoulements ou le colmatage des éléments épurateurs. 

Les systèmes de traitement principaux génèrent d’autres types de résidus. Il peut s’agir de boues biologiques (résidus de la dégradation de la matière organique), de boues chimiques (certains procédés d’enlèvement du phosphore) ou encore les filtres organiques de certains procédés qui doivent être remplacés périodiquement (tourbe, fibre de coco, etc.). Peu importe la nature du procédé, chacun génère des résidus qui s’accumulent et doivent être retirées et disposées dans un endroit approprié. La gestion de ces boues implique des activités spécialisées de soutirage, de transport de même qu’un traitement subséquent dans des sites spécialisés. 

Dans les installations septiques, les gaz à effet de serre sont produits principalement par trois sources distinctes. La première vient de la dégradation de la matière organique dans une fosse septique par exemple où du méthane et du dioxyde de carbone sont formés et s’évacuera par l’évent de plomberie du bâtiment. La seconde source est la production de monoxyde de carbone par la dégradation de la matière organique par les microorganismes se développant dans les éléments épurateurs, biofiltres et réacteurs biologiques.  Ce biogaz s’évacue par les pores du sol ou par l’évent de plomberie des bâtiments.  La troisième source, provient de la gestion des boues et résidus. Ces boues produiront des GES lors de leur transport et traitement subséquent dans des sites spécialisés. 

Le ministère de l’Environnement a publié en 2015 un guide sur la gestion optimale des boues de fosses septiques. Parmi les modes de gestion écoresponsables recommandés on souligne les effets bénéfiques de la vidange des boues basée sur le mesurage annuel plutôt que la vidange systématique aux 2 ou 4 ans comme il est utilisé actuellement dans la majorité des municipalités au Québec. Il est abondamment documenté qu’une fosse septique bien dimensionnée pourrait facilement réduire sa fréquence de vidange aux 3 à 5 ans, voire plus. Il s’agirait d’une mesure efficace de réduction immédiate des GES de l’ordre de 50%.  Actuellement, une seule technologie certifiée BNQ a adopté le mesurage annuel des boues. Ceci permet la réduction des GES et la réduction des coûts d’opération. 

Les municipalités devront sans doute faire preuve d’initiative et d’avant-gardisme afin de contribuer à la réduction des GES sur leur territoire.  Le mesurage des boues est une des avenues possibles pour les installations septiques autonomes. 

 

Dominic Mercier, ing. M.Sc.A 

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